L’addiction aux jeux vidéos, vrai problème ou angoisse des parents ?

C’est l’OMS qui a relancé le sujet dans tous les médias. L’addiction aux jeux vidéo serait une nouvelle maladie au catalogue de l’Organisme Mondial de la Santé. À une époque où un français sur deux joue aux jeux vidéo (ne serait-ce que ponctuellement), voici une annonce qui interroge ou qui inquiète.

D’un autre côté en France les psychologues ne sont pas d’accord entre eux. Certains voient en priorité dans les jeux vidéos un réel danger. D’autres en retirent principalement les effets positifs, comme le développement de la coopération et le besoin de construire des stratégies.

Alors, comment savoir ce qu’il en est ? Comment reconnaître une personne qui souffrirait d’addiction ? Et comment l’aider ?

Le jeu vidéo, détente ou addiction ?

Actuellement en France la majorité des joueurs considèrent le jeu vidéo comme une détente, un loisir. Et cela, même quand ils y jouent beaucoup.

En effet, une addiction est un trouble spécifique, qui n’est pas lié au nombre d’heures que l’on passe à jouer. On parle d’addiction quand la priorité est donnée de façon extrême au jeu par rapport au reste du quotidien. Cela a donc des conséquences négatives sur la vie privé, la vie professionnelle ou scolaire, le sommeil, l’alimentation, la santé. L’addiction crée une rupture du lien social en entraînant un repli sur soi. 

Et dernier élément, la personne souffrant d’addiction a souvent conscience des effets négatifs, mais elle ne peut quand même rien faire seule pour changer et ne plus jouer.

Un adolescent qui réclame de jouer en permanence n’est donc que très rarement une personne avec une addiction aux jeux vidéos.

L’addiction aux jeux vidéos, d’où ça vient ?

Bien entendu la source du problème varie d’une personne à une autre.

Mais le point commun est que l’addiction concerne en priorité des personnes qui jouent à des MMORP (voir notre lexique du gamer pour plus de détails). Il s’agit de jeux en ligne qui ne s’arrêtent jamais. Le joueur peut seulement mettre son personnage en pause, pas le reste de l’univers. Difficile de le faire si au cours de sa séance de jeu on sympathise avec un joueur en Corée et donc avec un rythme de vie différent du notre.

Par ailleurs, le jeu vidéo agit de la même façon que les autres addictions, il permet de se sentir mieux temporairement et/ou d’oublier les soucis, l’anxiété du quotidien.

Une personne peut jour 12 h par jour sans souffrir d’addiction. Une autre peut jouer uniquement 5 h et en souffrir grandement.

Addiction aux jeux vidéos, comment s’en sortir ?

La véritable addiction existe, mais elle est plutôt rare. En général la personne aime beaucoup jouer et on pourrait comparer avec les lecteurs qui ne lâchent jamais leur livre ou ceux qui allument la télévision en arrivant chez eux.

Cependant pour ceux qui souffrent véritablement d’addiction aux jeux vidéo, le chemin va être long pour se sentir mieux. Et il passe par un véritable accompagnement médical. Il faut pour cela prendre rendez-vous avec un psychologue spécialisé dans les addictions et dépendances. Il n’y a pas d’âge pour consulter, et si ce sont surtout des adultes qui sont concernés, si vous vous inquiétez pour votre adolescent, n’hésitez pas à prendre un rendez-vous le temps de vous rassurer.

Comment éviter de tomber dans l’addiction ?

Il faut donc agir avant, afin de développer un rapport sain aux jeux vidéo, ou permettre à ses enfants de prendre de la distance.

Concernant les enfants et adolescents, il est important de ne pas interdire. En effet l’interdiction renforce l’envie, qui tourne à l’obsession. Lorsque l’interdit est levé, la personne aura du mal à se réguler. Ou alors elle va tenter en permanence de trouver une façon de contourner l’interdiction.

Par contre il est possible de fixer des règles adaptées et réalistes. C’est-à-dire qu’il est possible de fixer des créneaux horaires, qui doivent prendre en compte le quotidien et la passion pour le jeu vidéo de l’enfant. Il faut également s’assurer que les jeux sont adaptés à son âge.

Les jeux vidéos peuvent créer du lien social. Quand deux propriétaires de chiens se rencontrent, ils parlent de leurs animaux, de leur vétérinaire ou des meilleures croquettes. Les lecteurs parlent de leur dernier livre, les fans de série commentent les derniers épisodes vus, etc.

Il n’y a donc aucune raison pour que les joueurs ne puissent pas suivre l’actualité du jeu vidéo, en parler ensemble, commenter comment finir telle quête, etc. Cela permet également de s’ancrer dans le quotidien et d’éviter de se retrouver isoler.

Alors au lieu de limiter le temps de jeu, les parents devraient essayer à leur tour de jouer, de comprendre cet univers.

Et si en tant qu’adulte vous avez des doutes sur votre propre rapport aux jeux vidéos, parlez-en !

Conclusion

L’addiction aux jeux vidéo fait peur. On imagine un jeune qui oublie de manger et de vivre, enfermé dans sa chambre. Cependant ce genre de cas est extrêmement rare. Et la Corée, pays qui s’en inquiète le plus et développe un rapport anxiogène face aux jeux vidéo ne voit que le problème grossir et non devenir sous contrôle.

Alors, cessons de voir les jeux vidéo comme quelque chose de diabolique. Ou alors, profitons de cette peur, pour éteindre smartphone, ordinateur et tablette et pour sortir un jeu de société.

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