Au mois de mars 2017, Nvidia lancera son service de cloud gaming GeForce Now aux États-Unis, permettant aux utilisateurs de n’importe quel PC Windows ou macOS de jouer aux jeux les plus récents grâce à la magie du streaming. Une véritable révolution pour le marché du PC gaming. Toutefois, Nvidia souhaite-t-elle réellement que cette révolution ait lieu ?
Il y a quelques semaines, dans le cadre du Consumer Electronics Show 2017 de Las Vegas, Nvidia annonçait l’ouverture de son service cloud gaming GeForce Now à tous les ordinateurs Windows et macOS. De fait, il est désormais possible de jouer à n’importe quel jeu PC en streaming depuis n’importe quel ordinateur.
Pour l’heure, le service est uniquement attendu aux États-Unis, mais marque un tournant pour le marché du cloud gaming, et plus généralement pour l’industrie du PC gaming. Les temps ont changé depuis 2015 et l’échec d’OnLive, précurseur du cloud gaming, depuis racheté par Sony pour développer son service PlayStation Now.
Le PC gaming s’ouvre à tous les consommateurs grâce au cloud gaming
L’augmentation de la bande passante, l’accès à la compression hardware h.264, et la multiplication des data centers cloud rendent l’époque propice au développement des technologies cloud gaming. Les barrières techniques ont été surmontées, et le rêve de pouvoir jouer sans avoir à investir dans un équipement onéreux est désormais réalité.
Il ne sera bientôt plus nécessaire d’acheter ou de monter un puissant PC pour pouvoir jouer aux derniers jeux AAA en qualité ultra. Ainsi, les nombreux consommateurs laissés pour compte, faute de moyens financiers, par le marché du jeu vidéo PC vont enfin pouvoir accéder aux titres les plus récents.
Selon Steam, principal revendeur en ligne de jeux vidéo, environ 20% des utilisateurs de sa plateforme utilisent des PC sans carte graphique discrète. Ces personnes constituent la principale clientèle des services de cloud gaming, à savoir des amateurs de jeux vidéo n’ayant pas les moyens de s’acheter un PC gaming.
Les progrès techniques favorisent l’essor du cloud gaming
Le cloud gaming n’est pas nouveau. Il y a deux ans, le leader de ce marché était OnLive. Après avoir dépensé 5 millions de dollars en un mois pour financer ses serveurs, la firme a finalement mis la clé sous la porte.
Ce service était loin d’être à la hauteur des ambitions de ses créateurs. La latence était tout bonnement insoutenable. Les commandes entrées par le joueur mettaient trop de temps à parvenir au serveur et à s’afficher à l’écran.
Désormais, le logiciel utilisé par OnLive a cédé sa place à des puces d’encodage h.264. Ces puces offrent une compression vidéo plus performante. De plus, les data centers cloud permettent de réduire la latence au maximum dans les régions les plus peuplées. Les progrès effectués en deux ans rendent le cloud gaming incomparable avec ce qu’il était encore en 2015, et la technologie continue d’évoluer à vive allure.
Une disruption pour l’industrie du PC gaming
Selon les estimations d’Intel, le marché du PC gaming devrait connaître une croissance annuelle de 26% par an et atteindre une valeur de 30 milliards de dollars en 2018. Face à la stagnation des ventes de PC, ce marché représente une opportunité à saisir pour les constructeurs hardware.
De fait, AMD et Nvidia n’ont aucun intérêt à ce que le marché des cartes graphiques soit remplacé par les ressources cloud. C’est la raison pour laquelle Nvidia propose son service GeForce Now au prix exorbitant de 2,5 dollars de l’heure. Pour un vrai joueur, envisageant de jouer plus de 200 heures, il est plus économique d’investir directement dans une carte graphique GeForce GTX 1060 à 250 dollars que dans un abonnement GeForce Now.
Quoi qu’il en soit, le lancement de GeForce Now, attendu pour mars 2017, devrait faire l’effet d’un pavé dans la mare du PC gaming. Il est actuellement impossible de prédire ses conséquences réelles sur le marché et sur les habitudes des joueurs PC. La mise en place du service de Nvidia marquera, à n’en point douter, l’avènement de l’ère du cloud gaming.