Le durcissement de la régulation sur le marché français a lourdement affecté les jeux de poker en ligne, avec une vague d’établissements fermés et une chute des revenus du cash game. Afin d’enrayer ce déclin régulier, les habitués des rooms virtuelles font entendre leur voix au travers d’une proposition intitulée « Propositions de réforme du marché du poker en ligne ».
Les amateurs de jeux de poker au secours du secteur
L’Association française des joueurs de poker en ligne est à l’origine de cette initiative, qui prend la forme d’un document d’une trentaine de pages. Preuve de son sérieux, il a été rédigé par plusieurs grands noms de la discipline, des champions bien sûr, mais aussi un juriste et un blogueur.
Remis à différents ministères (de l’Économie, de l’Intérieur) et secrétaires d’État (chargée du Numérique et chargé du Budget), il regroupe plusieurs suggestions de réformes, que précèdent un bilan sombre. En effet, de 23 opérateurs agréés par l’ARJEL en 2010, seule une dizaine a survécu. En plus de cette contraction de l’offre, la pokermania a commencé à s’essouffler.
Résultat, les milliers de joueurs toujours désireux de s’adonner à leur passion en toute légalité sont privés d’un cadre sécurisé et rassurant, alors que dans le même temps, les sites illégaux se multiplient. Après cinq années d’existence, il est sans doute temps que le marché s’ouvre.
Quelles propositions pour redynamiser le poker en ligne ?
Pour rendre au poker en ligne en France un peu de son dynamisme, les joueurs plébiscitent une diversification de l’offre, en proposant notamment des variantes autres que le Hold’em et le Omaha, comme cela se fait déjà dans les cercles physiques, mais également sur les plateformes virtuelles étrangères. Cette ouverture devrait se faire progressivement, mais en continu, afin de garantir l’adaptation de la règlementation pour la protection des internautes.
La revue de la fiscalité aussi est préconisée, en s’inspirant des modèles italiens et espagnols. Outre des contraintes logistiques, le système de taxation des mises en vigueur en France pénalise et décourage les joueurs, les incitant à se tourner vers l’offre illégale. Pour garder les liquidités sur le marché officiel, il faudrait adopter la taxation sur le Produit Brut des Jeux (PBJ), simple et efficace.
Toujours au chapitre des liquidités, l’Hexagone a fort à gagner du décloisonnement de son marché aux joueurs européens, d’autant que l’ARJEL et les autres organismes de régulation ont posé les bases d’une régulation commune.
La protection, une priorité
Dernier point, et pas des moindres, la protection des joueurs reste une priorité, en particulier sur la question de la sûreté des fonds déposés sur le site, soulevée à la suite de l’affaire Europoker.
Afin de pousser le gouvernement à étudier sérieusement l’avis des joueurs et influencer le législateur, les auteurs du rapport se sont lancés dans une vaste campagne de lobbying qui passe par les plateformes de jeux de poker, mais aussi les médias généralistes. Et les arguments, qui reposent sur des comparaisons avec les pays voisins, sont solides, montrant que le déclin actuel du secteur n’est pas irréversible.